Pas de balades physiques aujourd’hui, mais le partage d’une lecture qui vous fait voyager. Fermez les yeux et laissez-vous transporter au XIème siècle pour ressentir la frénésie caractéristique des chantiers de ces cathédrales qui se dressent partout dans l’Hexagone.
Eric. 22 octobre 2023
Qui ne s’est jamais émerveillé devant une cathédrale ? On se demande, en admirant ces édifices (gothiques le plus souvent) comment les hommes du Moyen Age ont pu parvenir à leurs fins. On s’interroge, en flânant dans les nefs ou dans le transept, sur les moyens de coordination de ces chantiers titanesques. Serait-on encore capable de nous lancer dans de pareils défi ? Bien sûr, même si les outils numériques et la robotisation nous faciliteraient grandement la tâche.
Tantôt modestes et méconnues tantôt majestueuses et célèbres à travers le monde (la cathédrale de Chartres est par exemple inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco), toutes ces cathédrales nous parlent et nous délivrent un message, que nous ne comprenons plus. Nous ne prenons pas le temps pour nous doter des outils et des connaissances nécessaires à cette compréhension.
Les oeuvriers des cathédrales. François Icher. Paris. 1998. Editions de la Martinière
Voilà donc un livre qui nous invite à redécouvrir ces cathédrales au temps où elles n’étaient que chantiers.
C’est une invitation au voyage à travers les régions de France mais aussi un voyage dans le temps. En 3 siècles (de la mi Xième à la mi XIVème), la France aura ainsi extrait des millions de tonnes de pierre pour nourrir cette folie créatrice. L’auteur nous rappelle, que cela est bien supérieur à tout ce qui fut utilisé par l’ancienne Egypte, et cela donne une idée de ce chantier titanesque permanent. Combien de tonnes de pierres utilisées à Paris, Bordeaux ou Soissons ?
L’auteur nous parle donc de tous ces matériaux, et notamment de la pierre et du bois. Il nous fait pénétrer dans la logistique de ces chantiers médiévaux, où il fallait penser au stockage du bois à sécher, au transport des pierres de la carrière au chantier, des ateliers de réparation d’outils, de l’expertise du maitre d’œuvre (battant au passage quelques croupières aux fantasmes de la franc-maçonnerie).
A travers le quotidien des architectes, des sculpteurs, des charpentiers, des forgerons, …, le livre nous invite à toujours en savoir plus pour toujours mieux comprendre ces édifices, qui participent à la beauté de la France. Je vous ai parlé de mes flâneries à Laon, et souvenez-vous de ces bœufs en taille nature veillant sur la cité depuis les tours de la cathédrale ?
Je peux passer des heures à contempler ces livres de pierre. Depuis toujours, je ne cherche pas uniquement à en percer la symbolique et/ou les mystères mais j’admire le labeur de nos aïeux, et m’étonne des sommes colossales (surtout pour l’époque) qu’il fallait consacrer à ces édifices.
Les illustrations ainsi que les extraits des documents d’époque subliment cette lecture d’un ouvrage, que je ne saurai que trop conseiller à tous les flâneurs, marcheurs et touristes bien évidemment. Prendre le temps de se préparer à la contemplation, une invitation à sortir de l’empressement permanent, qui nous caractérise … 😊
« Le message des hommes qui ont bâti la cathédrale n’est pas pour autant appréhendé dans sa totalité, car rares sont ceux qui prennent le temps de lire le monument, c’est-à-dire de le comprendre »
Et vous, quelles questions naissent de vos contemplations de ces édifices ? Cathédrales ou abbayes ? Châteaux ou beffrois ?
Une réflexion sur « Sur les chantiers des cathédrales de France, une excursion passionnante ! »